Bronsky, qui a survécu aux ghettos nazis, débarque dans le New York des années 50 dans l’intention d’écrire un roman sur ce qu’il a vécu.
Mais l’exil place le migrant dans une société qui l’ignore et que lui rejette, déformant peu à peu le rêve américain.
Entre repli communautaire, misère sexuelle et petits boulots, il se fraie un parcours littéraire dans la précarité pour parvenir à ses fins.
Truculent, insolent, Hilsenrath remise les tabous et livre un portrait haut en couleurs de cet émigré juif.
À travers ce récit truculent, l’auteur aborde de plain-pied la déshérence de son personnage, balloté sans cesse entre espérances et déconvenues, écartelé entre le rejet de l’Allemagne nazie qu’il a fuie et celui d’une Amérique qui ne le veut pas. Car il débarque à New York avec une histoire, un passé, un passif. L’exil commence.
Cette histoire, au-delà du style et des obsessions de l’auteur, est emblématique du déracinement, de la modification de l’identité, de nécessités nouvelles.
Texte : © 1980 Freundeskreis Edgar Hilsenrath e.V.