THÉÂTRE | „Alors que j’attendais“ de Omar Abusaada

Disparu puis brutalement battu après avoir traversé un des nombreux check points qui fractionnent Damas en Syrie, Taim est admis à l’hôpital sans connaissance. Les médecins en informent la famille et l’accident la met face à des confrontations douloureuses et des révélations ensevelies.

Après avoir surmonté la mort tragique du père et le scandale qu’elle a révélée, la famille parait incapable d’affronter le coma du fils sans accomplir de profondes mutations. De son sommeil profond, le jeune homme observe ses proches lui rendre visite et, mêlant sa voix à la leur, raconte la vie qui a changé de cours, le quotidien bouleversé de cette famille et les changements qui affectent la capitale syrienne devenue étrange et cruelle.

Pour documenter cette pièce sur l’omniprésence de l’absence, Omar Abusaada a rencontré des familles plongées dans le drame du coma et des médecins afin d’en comprendre les mécanismes et d’en percer les mystères. Avec l’auteur Mohammad Al Attar, le metteur en scène a imaginé cette fable qui tisse ensemble différents niveaux de conscience. Métaphore à peine voilée de l’état dans lequel se trouve son pays, « ni vivant ni mort, cette zone grise entre espoir et désespoir » mais aussi de ses rêves de théâtre politique « dont les valeurs n’ont pas réussi à s’incarner quand c’était encore possible ».

Un théâtre de résistance qui réinterroge ses capacités fictionnelles sans renoncer jamais à raconter l’Histoire.

PORTRAIT

Omar Abusaada poursuit ses études à l’Institut supérieur d’art dramatique de Damas, sa ville natale. Encouragé par ses professeurs qui développent alors de nouvelles méthodes de travail ouvertes sur la création mondiale, il forge sa vision d’un théâtre politiquement et socialement engagé. Dramaturge et metteur en scène, en 2002, il co-fonde le Studio Théâtre dont le premier spectacle en 2004 s’intitule Insomnia. Puis met en scène El affich (2006), Forgiveness, travail d’improvisation avec un groupe de détenus d’une prison pour mineurs, Almirwad wa almikhala (2009), Look at the streets… this is what hope look like (2011), Could You Please Look into the Camera? (2012), Intimacy et Syria Trojan women (2013), Antigone of Shatila (2014). Pendant des années, il a sillonné les provinces reculées de Syrie, d’Égypte et du Yémen en jouant sur des places de village des spectacles qui sont autant de prétextes à dialoguer avec les habitants, parfois invités à rejoindre les comédiens sur scène. Depuis, il signe des spectacles qui introduisent dans le théâtre syrien de nouvelles pratiques comme l’écriture contemporaine ou le théâtre documentaire.

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