Elles sont cinq, ont entre trente et soixante ans et sont originaires d’Albanie, des Philippines, d’Afrique du Sud, de Bulgarie, de Moldavie ; ont un tempérament bien trempé ; et sont architectes, universitaires, chanteuses lyriques. Mais à Athènes, où elles sont venues en quête d’un avenir meilleur, elles sont femmes de ménage. Elles racontent avec verve leurs existences chahutées, réécrites et mises en scène par deux jeunes artistes grecs, Anestis Azas et Prodromos Tsinikoris. Avec force anecdotes, spots de pub, interview de sociologues, chants et danses, humour et autodérision, dans une scénographie acidulée, elles nous livrent leur périple ; disent leur quotidien de réfugiées, racontent leurs espoirs et déboires, le racisme ordinaire, sont joyeusement solidaires, dans un pays exsangue et en plein bouleversement.

« Mort, le théâtre politique ? La scène reste au contraire le meilleur forum où tout peut se penser et s’inventer avec vivacité. Et le sens comique, ludique, de ces femmes à plumeau et balai est leur plus belle arme de résistance. Plus efficace que toute mortifère déploration. Le rire fait vivre mieux que les larmes ».
Fabienne Pascaud, Télérama, 4-10.06 2016